vendredi 10 janvier 2014

"La Minute Critique de Martin Wantiez": "Shin Megami Tensei: Persona 4"

Ca y est... Enfin fini... Après 80 heures et 7 minutes de jeu très exactement... J'ai enfin terminé Persona 4...

Persona 4, un jeu considéré comme un chef d’œuvre du RPG, une œuvre au scénario mature et intelligent et au gameplay exemplaire...

80 heures et 7 minutes... Et quel est le verdict ? Eh ben...

Eh ben C'ETAIT ABSOLUMENT GENIAL BON SANG DE NOUILLE !!!


Tout d'abord, avant de commencer, j'aimerai que vous sachiez que je ne me ferai pas prier pour idolâtrer le jeu tout au long de cette critique, et vu qu'il y a beaucoup de choses à dire, elle risque de durer un peu. 

Vous voila prévenus.
 
"Welcome, to the Velvet Room !"

Tout commence alors qu'un jeune citadin se voit obligé d'aller vivre chez son oncle pendant un an, dans la petite ville de Inaba, à cause de la mutation de ses parent à l'étranger.

Alors que son séjour devait être une année scolaire tout ce qu'il y a de plus normal, des évènements étranges viennent troubler sa petite vie tranquille:

Les jours où la brume recouvre la ville, des cadavres apparaissent perchés sur des antennes de télévision. La police, totalement dépassée par les évènements, se retrouve sans indices et sans piste, impuissante, face à ce qui se trouve être des meurtres en série.

Le protagoniste (et oui, le héros n'a pas de nom dans le jeu) découvre alors l'existence d'un monde se trouvant de l'autre côté de nos écrans de télévision, et se rend compte, avec ses nouveaux amis, que le tueur semble jeter ses victimes dans cet univers étrange, les laissant se faire massacrer par les Shadows, les monstres y résidant...

Il n'en faut pas plus au héros et à sa bande pour décider de mener leur propre enquête, sauver les victimes jetées dans le monde de la télé, et arrêter l'odieux personnage responsable de ces meurtres horribles, quoi qu'il en coûte !

Et avant que l'on continue, j'aimerais vous expliquer deux trois trucs sur cette critique que vous êtes en train de lire, là, maintenant, tout de suite.

En plus de vous convaincre de jouer au jeu, elle aura pour but d'exprimer au maximum mon adoration face à cette œuvre vidéoludique immense, et comme il faut absolument faire le jeu en entier pour réaliser à quelle point il est réussi, j'éviterais un maximum de vous spoiler ou de vous révéler les nombreuses surprises et les nombreux retournements qu'il propose.

C'est pourquoi je m'arrête là pour le scénario, et passe directement à la suite !

Bienvenue à Inaba !

"No... YOU'RE NOT ME !!!"

Persona 4 se compose donc très grossièrement en deux parties.

Tout d'abord, la partie RPG qui se déroule dans le monde de la télévision. Le héros et son groupe partent sauver les victimes du tueur, retranchées dans des lieux créés à partir de leur personnalité refoulée.

Le joueur avance donc à travers les donjons en combattant les Shadows qu'il y croise, jusqu'à arriver au boss. Du classique en somme, puisque l'on retrouve toutes les notions de level up, de pouvoirs, d'objets, armes, et tout le barda habituel du genre.

Mais le jeu se démarque par plusieurs points, comme son système de faiblesses, qui incite le joueur à tester plusieurs types de pouvoirs (feu, glace, électricité, etc...) sur les ennemis pour trouver sa faiblesse, faiblesse qui permet de le mettre à terre, lui faire plus de dégâts, voire de l’assommer.

Son système de fusion aussi, qui permet de combiner des Personas, des créatures venant du plus profond de notre âme et qui nous offre leurs pouvoirs (ceux qu'on utilise en combat). Il permet d'en obtenir des plus puissants, avec des pouvoirs différents en fonction des créatures qu'on a associé, et de gagner des améliorations et ajouts différents selon le jour et le type de Persona qu'on fusionne.

Et enfin, une des choses les plus importantes, la limite de temps. Car si le joueur ne va pas sauver les victimes avant que la brume se lève sur Inaba, elles se font massacrer par les Shadows, et deviennent une personne de plus sur la liste déjà bien trop longue du tueur en série.

On avance donc toujours avec la pression constante de la météo, et même si le jeu laisse plutôt le temps, le joueur doit organiser ses journées.

Et c'est là que j'en viens à la deuxième partie du jeu, les parties Visual Novel, dans le vrai monde.

Quand le héros ne se bat pas contre des Shadows et invoque ses Personas, il vit sa vie de lycéen lambda, en voyant ses amis, travaillant, faisant du sport, et tout le tsoin tsoin.

Le Visual Novel, rapidement, est un genre vidéoludique assez populaire au Japon, qui consiste en une simple histoire animée, où le joueur choisit les réponses qu'il va donner pendant les dialogues.

Et dans Persona, ça marche à fond. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que le jeu a un univers, des personnages, et une histoire absolument fabuleux et passionnants !

On décide ce que le héros va faire de ses journées, en sachant que certaines actions le fatigueront ou l'occuperont assez pour arriver au soir et rentrer chez lui. Il y a pas mal de choses à faire, alors je vais me contenter de vous parler des "Social Links". (Et puis aussi parce que ça devient long)

En passant du temps avec certains personnages, le héros va créer des liens forts avec eux. Cela amène à trois choses. Déjà, les pouvoirs et les Personas du héros, lui permettant aussi d'en créer de nouveaux lors des fusions.

Ensuite, les personnages qui l'accompagnent au combat apprennent certaines techniques et peuvent aider les autres persos en combat, en les aidant à se relever s'ils sont à terre ou en les réveillant s'ils sont sonnés, ou fatigués.

Et enfin, cela nous permet d'en apprendre plus sur les autres personnages, et découvrir leurs véritables sentiments tout au long de leurs Social Link. Et comme je l'ai précisé, les personnages sont passionnants et très attachants, ce qui rend ses séquences de Visual Novel absolument géniales !

Bon par contre, si vous n'aimez pas la parlote, alors là je vous conseille tout simplement de passer votre chemin...

Vous verrez, les Social Links deviennent addictifs. TOUT LE JEU devient addictif...

"I am a Shadow, the true self !"

Mais au delà du fait que le gameplay est génial, et l'histoire fabuleuse, qu'est-ce qui rend Persona 4 magistral à mes yeux ?

Accrochez-vous, c'est là qu'on entre dans la partie sérieuse de cette critique.

Parfois, un jeu réussi à vous emporter dans son univers, à tel point qu'on est triste d'en partir quand le jeu est fini. Eh bien P4 en est un.

Dès les premières secondes du jeu, dès les premiers dialogues avec les personnages, on est littéralement transporté à Inaba !

Le premier jour d'école du protagoniste, où il rencontre ses nouveaux amis est comme un véritable premier jour d'école ! On rencontre des personnages amusants et déjà bien ancrés dans leur quotidien qui vont révéler leurs vrais sentiments par la suite. On apprend à connaître la ville, ses habitants, ses magasins, etc...

Le jeu installe un quotidien, on vit chaque journée de l'année scolaire du héros en choisissant comment les occuper, et on forme nos propres liens avec les autres personnages, jusqu'à avoir sa propre histoire d'amour (choisissez Chie, la seule, la vraie !).

La musique, excellente, colle parfaitement à chaque situation, à chaque climat, à chaque lieu, et participe à vous immerger dans l'univers du jeu encore un petit peu plus. Au passage, Shoji Meguro est un des meilleurs compositeurs de JV vivants. Voila.

Autre coup de maitre pour moi, c'est la façon avec laquelle Atlus a réussi à créer une vraie habitude dans les phases de RPG.
Le héros et son groupe ont beau être allé sauver des gens derrière des écrans de télé, ils vivent leurs vies à côté, comme si de rien n'était.

On prend ses marques et ses repères à tel point qu'on est comme eux, à apprécier la vie entre deux virées dans le "TV World". Et plus les donjons deviennent ardus, plus le simple fait de sortir avec des amis après une bataille contre un boss est une des plus belles récompenses au monde pour le joueur. C'est bien la preuve que c'est bien fichu, non ?

De la même façon, alors que certaines scènes sont assez fortes et mettent en avant certains côtés sombres de la personnalité des personnages, ils n'en oublient pas que la vie continue, et prennent part à d'autres scènes beaucoup plus gaies et amusantes quelques temps après, le tout en étant beaucoup plus décomplexé et décontracté !

Le jeu réussit à installer son univers et ses personnages à la perfection, et vous embarque dans une aventure magnifique comme peu d'autres jeux réussissent à le faire.
On a vraiment le sentiment d'être le héros, d'être une part entière de l'aventure, et c'est surement la première fois que cela m'arrive dans ma vie de joueur !

J'étais le héros, j'étais le protagoniste, et pas besoin de graphismes ultra avancés (prends ça David Cage), pas besoin de dizaines de scènes coup de poing à la suite (prends ça David Cage) pour faire ça, il suffit juste d'avoir un univers et une ambiance agréables et réussis, d'être sincère, et d'avoir un peu de talent...

Et quand vient la fin du jeu, quand vient le générique final, quand Persona 4 vous offre vos derniers instants dans la petite ville de Inaba, et alors que vous posez votre manette après la cinématique bien tire-larme et en entendant la musique de fin, la seule chose que vous pouvez faire, c'est vous mettre à pleurer.

Pleurer toutes les larmes de votre corps, pendant des heures, en vous disant que vous venez de jouer à un des plus beaux jeu de votre vie, et que jamais plus, et je dis bien jamais plus, vous ne trouverez de maison semblable à Inaba...

C'est pour ça que Persona 4 est un des meilleurs jeux auxquels j'ai jamais joué, et c'est pour ça qu'il le restera surement à jamais !

Et c'est pour ça que c'est génial...

La version The Golden (le portage PSVita) contient plus de cinématiques, plus de donjons, plus de personnages, plus d'événements, et plus de Social Links que la version PS2. Orientez donc vous plus vers cette dernière.

Bilan:

Graphismes: 5 sur 5: Plutôt pas mal techniquement, c'est surtout par son univers, sa direction artistique et son design que le jeu assure. Les cinématiques animées (beaucoup moins présentes que sur Vita) ne viennent qu'appuyer ma note.

Gameplay: 5 sur 5: Un des meilleurs RPG jamais sorti à mon goût. Un système de combat génial, un challenge (trèstrèstrès) présent, une progression intéressante, et un système de fusion passionnant, je pense que c'est suffisant. 
Mais n'oublions pas toute la partie Visual Novel, qui, si on est pas repoussé à la mort par un peu de lecture, et si on se laisse emporter par l'univers (je pense que ça devrait aller à ce niveau) est absolument passionnante et réussie.

Musique/Scénario: 5 sur 5: Comme j'ai pu très fortement l'insinuer, la musique du jeu est absolument fabuleuse et colle parfaitement à l'ambiance du jeu. 
Le scénario, quant à lui, se paye le luxe de proposer une maturité rare, et un sujet abordé d'une façon intelligente et pas convenue pour un sou. 
Rajoutez à cela des personnages attachants et des dialogues bien écrits, le tout doublé par des acteurs d'excellence, et je pense que le compte est bon.

Durée de vie: 5 sur 5: 80 heures et 7 minutes. Rien à ajouter.

Total: 20 sur 20 !!!

Alors au final, qu'est-ce que je ressors de mon expérience sur Persona 4 ?

Eh bien tout d'abord, j'en ressors avec une grande satisfaction. Parce que croyez moi, le jeu est dur, vraiment dur, et les dernières heures de jeu ne vous feront pas de cadeaux.

Ensuite, j'en ressors grandi. Jamais un jeu ne m'avait autant impressionné sur tous les plans au point de ne pas m'en être remis trois jours après. 

Alors oui, j'avais déjà eu quelques belles expériences et je n'attends plus la même chose du jeu vidéo aujourd'hui, un des exemples les plus récents est bien entendu le magistral The Walking Dead, mais jamais un jeu ne m'avait impliqué à ce point, dans le bon sens bien entendu (80 heures je rappelle).

Et enfin... J'en veux plus ! Je n'ai jamais autant voulu retourner dans un univers qui m'a charmé, je veux retourner à Inaba, retrouver Chie, Yosuke, Yukiko, Teddie, et tous les autres !

Je veux connaître la suite, savoir ce que deviennent les héros, savoir comment ils vont, savoir comment va l'école, si tout se passe bien, comme si je venais de quitter de vieux amis, qu'ils me manquaient déjà, et qu'il me tarde d'aller passer mes vacances avec eux pour retrouver ce je ne sais quoi qui rend ces moments magiques !

C'est pour ça, et je le répète, que Persona 4 est magistral. Je pense qu'il n'y a plus rien à dire à son sujet.

Alors allez-y, achetez-le, trouvez-le, prenez-le ! Sur PS2, sur PSVita, sur émulateur, je m'en fiche, mais jouez-y, et vivez la même expérience... Jouez-y, et voyez ce que c'est un vrai grand jeu vidéo !

Et quand vous l'aurez fini et que vous vous direz "Bon Sang, mais ce bon vieux Chopper avait raison" en pleurant comme vous n'avez jamais pleuré, sortez dans la rue, hurlez votre bonheur, dites à vos amis d'y jouer, et continuez de répandre la vague Persona !

Sur ce, je vous laisse aller jouer, et je vais conclure...
Des jeux comme ça, j'en veux plus souvent...
Des œuvres comme ça, j'en veux plus souvent...



Les Plus:
- Une référence du genre, à raison.
- Un scénario mature et passionant.
- Des personnages bien écrits et attachants.
- Une durée de vie à tomber par terre.
- Une direction artistique qui vaut le coup d’œil.
- Une musique absolument fabuleuse.
- Une des expériences les plus fortes de ma vie.

Les Moins:
- S'il vous plait... Partez... Allez jouer...

"Farewell, until we meet again..."


PS: Quand vous aurez fini le jeu, foncez regarder Persona 4: The Animation, c'est un pur bonheur pour les fans. Mais UNIQUEMENT quand vous aurez fini le jeu, sinon, ça va barder !

J'aimerai remercier Kahnettan pour m'avoir (très) fortement incité à jouer au jeu, et pour m'avoir aidé quand j'en avais vraiment besoin. Sans toi, je n'aurais jamais passé le premier donjon, et je n'aurais jamais vu la fin !

Je remercie aussi Jules qui m'a prêté le jeu sur PS2. C'est grâce à toi que j'ai pu jouer à cette merveille vidéoludique !

Vous déchirez les mecs.

(Par contre Jules, j'hésite très franchement à te le rendre !)

Shin Megami Tensei: Persona 4 - 2009 - Playstation 2 - Atlus - PEGI +16; Rated M for Mature