Critique #50... Critique #50... Eh beh putain.
C'est marrant d'observer comme le temps passe rétrospectivement. Marrant de réaliser à quel point 50 critiques c'est beaucoup.
Ca fait des années que j'écris sur ce blog, j'ai l'impression d'avoir parlé de milliers de jeux, avoir donné des millions de notes... Et 50 seulement...
Bien sûr, je ne compte pas les "Instant Rétro", les "Has The Milk Gone Bad" et les "Si Vous Aimez...", mais tout de même.
Ce fait bizarre. Et je pense qu'il faut fêter l'occasion. De fait, je crois qu'un article spécial est de mise. Un article qui traite d'un sujet compliqué, et qui vous donnera une idée plus précise de mon idéal du jeu vidéo !
Un article unique, sans prémisse et qui n'aura aucune suite. Un article... Que je posterai une prochaine fois.
Aujourd'hui on va juste parler de Shovel Knight.
Ouaip.
Tout d'abord, avant de vous lancer dans la critique, lancez la playlist ci-dessous, laissez la musique tourner, et commencez à lire.
Bref, ne perdons pas plus de temps, et commençons dès maintenant notre voyage dans le monde merveilleux... De Shovel Knight !
"It's shovelling time !"
Shovel Knight et Shield Knight étaient les plus grands chevaliers du pays.
Toujours à la recherche d'aventures trépidantes et de défis palpitants à relever, rien ne semblait pouvoir les arrêter, et les légendes ne parlaient d'eux qu'en éloges !
Malheureusement, lorsqu'un de leur voyage les emmènent dans la Tour du Destin, le vent tourne, et une amulette maudite s'éveille et déverse sa magie noire sur le donjon.
Shovel Knight est mis KO, et se réveille quelques heures après pour découvrir que la Tour est scellée, et que Shield Knight a disparu.
Complètement abattu, le héros plante sa pelle, et se retire loin de toute civilisation pour ménager sa peine dans la solitude et la tranquillité.
Mais son absence se fait vite ressentir, puisque l'Enchanteresse, une sorcière maléfique dotée de pouvoirs infernaux rouvre la Tour, et envoie ses hommes pour prendre le contrôle du pays.
C'est ainsi que les chevaliers de l'Ordre des Sans-Quartiers, des hommes sans foi ni loi, parfois désavoués par leurs pairs, partent chacun dans une zone du Royaume bien décidés à conquérir le territoire.
Alors que le monde est en péril, Shovel Knight décide de reprendre les armes, et de partir en direction de la Tour du Destin, avec la ferme intention de mettre fin aux agissements de l'Enchanteresse, d'arrêter l'Ordre des Sans-Quartiers, de sauver le monde, de redorer sa réputation, et peut-être de retrouver Shield Knight, qu'il pense toujours en bonne santé...
L'espoir fait vivre, chevalier à la pelle !
"You are naught but a decadent dandy !"
Shovel Knight est un jeu de plate-forme 100% old-school utilisant certains éléments de grands classiques de l'époque 8-Bits.
Vous avancez dans les niveaux en évitant des pièges fourbes et en vous débarrassant d'ennemis bien costauds, vous cherchez des objets cachés, et arrivé à la fin, vous vous bastonnez contre un boss.
En plus de sauter et de frapper avec sa pelle, l'arme ultime, le chevalier peut utiliser cette dernière pour rebondir sur les ennemis et les plate-formes façon pogo (un mouvement directement tiré de Duck Tales sur NES sorti en 1990), et, contre toute attente, creuser.
Creuser des tas de terre, des blocs en pierre, voire même des murs, pour déterrer joyaux et diamants, ou révéler des salles secrètes remplies d'encore plus de trésors et de bonus.
Au fur et à mesure que vous progressez, vous pourrez trouver et acheter des artefacts qui offriront de nouvelles capacités au héros. Ainsi, il est vite possible de se rendre invincible pendant un court instant, de lancer des boules de feu, dasher, éliminer tous les ennemis à l'écran, etc...
Ces capacités vous facilitent beaucoup la vie, puisque malgré le fait qu'elles vous coutent de la magie, limitée bien entendu, elles permettent de passer facilement quelques parties des niveaux, et une bonne utilisation de leur pouvoir vous permettra d'avancer sans trop de problèmes et sans jamais arriver à court de mana trop longtemps.
Bien sûr, il n'y a pas que ça à acheter dans les villages. Contre une somme importante d'argent, vous pouvez augmenter votre maximum de magie et de vie (ce qui devient très vite indispensable, croyez-moi) ou obtenir de nouvelles armures vous conférant de nouveaux pouvoirs par exemple.
Le nombre d'items à récupérer dans les boutiques, assez conséquent, vous force à chercher beaucoup de trésors, et leur prix élevé à ne pas les perdre.
Oui, à ne pas les perdre, car quand vous mourrez, vous ne perdez pas de vie, mais des sacs de monnaie bien remplis qui commencent à flotter là où vous êtes tombé. Et si vous n'arrivez pas à les récupérer, adios, perdus à jamais !
Pour pousser le vice encore plus loin, il est possible de détruire les check-points pour récupérer les diamants enfermés à l'intérieur. Bien sûr, cela vous coûte le point de sauvegarde, et si vous mourrez, vous retournerez au point d'avant, voire au début du stage.
Et vous mourrez forcément. Même si le jeu est loin d'être impossible, vous allez obligatoirement vous casser les pattes ne serait-ce que pendant vos batailles contre les boss qui demandent pas mal de réflexes.
"Steel Thy Shovel !"
Je pense pouvoir déclarer sans trop d'hésitations que Shovel Knight est un des meilleurs jeux de plate-forme de cette génération. Au moins.
Dès les premières secondes, les qualités primitives du titre frappent. Avec son pixel-art à tomber par terre, sa musique entrainante et ses contrôles parfaits, il vous attrape et vous balance une quantité illimitée de fun en plein dans la gueule du début jusqu'à la fin.
L'importance de la chasse au trésor vous pousse à explorer tous les moindres recoins des niveaux pour trouver des passages cachés et des salles secrètes.
Dans un style encore une fois assez proche de Duck Tales, Shovel Knight est un énorme gruyère. Plein de murs sont destructibles, et la plupart des secrets sont bien dissimulés. Il vous faudra penser "outside of the box" pour tout trouver.
Et cette façon de penser vous permet de profiter à 100% de l'excellent level-design du jeu.
Chaque placement d'ennemi, de plate-forme ou de piège est pensé de la meilleure manière possible, et chaque tableau regorge d'idées de gameplay toujours plus réussies les unes que les autres.
Alliez ça aux contrôles, et vous avez un titre unique qui fait plaisir aux doigts, qui ne souffre d'aucun bug, d'aucune erreur importante de conception, et qui n'est jamais injuste. Ce qui, qu'on se le dise, est de plus en plus rare.
Mais attendez un instant, j'aimerais m'arrêter un instant sur ce mot: unique.
Qu'est-ce qui rend Shovel Knight SI unique ? Non parce que bien sûr, il est fun et designé à la perfection, mais qu'est-ce qui le rend spécial comparé à d'autres plate-formers rétro ?
Ses qualités sont plus qu'évidentes, il s'agit là d'un sacré bout de jeu conçu par des gens talentueux qui aiment leur travail, et à moins de ne vraiment pas aimer le genre, on ne peut qu'adorer dès le premier niveau...
Pour faire simple, ce qui me rend fou avec Shovel Knight, et la raison pour laquelle j'ai promis et eu envie d'en parler... C'est sa cohérence.
Hommage aux jeux de plate-forme cultes de l'époque NES (et tout particulièrement à certains classiques, Megaman en tête), il ne se permet pas juste de faire une ou deux références, un gameplay un peu similaire à celui d'un jeu sorti dans les 80's, une ambiance un peu rétro, et puis basta.
Il va bien plus loin. Shovel Knight n'est pas une imitation de jeu rétro. C'EST. Un jeu rétro.
Littéralement. Ses graphismes et sa musique (merveilleuse par ailleurs) composée avec l'aide de Manami Matsumae, une artiste qui a bossé sur, justement, Megaman excusez du peu, reproduisent exactement le style de l'époque, et pourraient être lu sur une NES.
Pareil pour le gameplay, qui marcherait à la perfection avec une bonne vielle manette à 3 boutons.
Sauf qu'il a un truc en plus. La modernité. Concevoir le jeu avec nos moyens actuels permet de rendre l'univers plus détaillé, l'IA plus évoluée, la musique mieux compressée, etc...
Mais surtout, avec nos 30 ans de jeu vidéo derrière nous, on a appris des choses. On a appris quoi reproduire, qui éviter, comment imaginer, comment innover, toujours plus innover, et cela se ressent dans Shovel Knight: Il y a de l'expérience et de la connaissance.
Cela se sent aussi dans l'écriture hilarante, les dialogues et les récurrentes séquences de rêves qui rendent l'histoire et ses personnages assez attachants, et font de Shovel Knight l'un des jeux de plate-formes 2D avec la meilleure ligne narrative de tous les temps.
Les développeurs ont réussi à faire du très neuf avec du vieux, tout en refaisant du vieux, mais quand même du neuf. Et je trouve ça complètement génial !
Il aurait été facile de rater ce mélange très subtil de modernité et de rétro comme beaucoup d'autres. Mais non. La balance est toujours parfaitement dosée entre gameplay rétro et idées modernes, référence et blague old-school, composition et graphismes simples et bande-son et univers complexes et détaillés...
Il n'a jamais le cul entre deux chaises, ne se perd jamais entre deux propos, et fait une vraie déclaration d'amour sincère aux précurseurs du genre, aux superbes classiques des "temps anciens", et c'est ce qui fait en grande partie son charme.
Cette impression de retourner 25 ans en arrière, de retrouver ces longues sessions de Super Mario et de Megaman, tout en étant conscient de jouer à l'un des meilleurs titres de l'année 2014 sur son Gamepad ou sa 3DS est la cerise sur ce délicieux gâteau de jeu indé.
Cette impression de jouer à une œuvre complète du début à la fin, aussi fun qu'elle est consistante, intéressante, et tout simplement parfaitement conçue... C'est ça qui fait passer Shovel Knight de l'autre côté de la barre.
Alors que vous ayez 10, 20, 30 ans, que vous soyez nés avec la Super NES ou la Gamecube, que vous soyez nostalgiques de la grande époque ou non, sortez vos pelles, et partez à l'aventure !
Je pourrais prendre mon temps et parler de tous les détails réussis du jeu un par un, des secrets, des personnages, des boss, des villages, des ennemis, des items, des bonus...
Mais ça ne sert à rien. Mieux vaut le voir pour le croire.
Shovel Knight est un miracle comme il en arrive peu... Alors ne passez pas à côté. Pour votre bien et celui des gars talentueux qui l'ont crée.
LONG LIVE THE SHOVEL !
Bilan:
Graphismes: Excellents: En plus d'être une petite beauté de pixel-art remplie de détails à chaque tableau, le jeu possède un univers fantastique et inventif où est coloré, joli à regarder, et semble vivant.
Le style NES lui va à merveille, et il est facilement comparable à d'autres titres de la machine... La technologie en plus. C'est beau c'tout.
Gameplay: Excellent: Duh. Le level-design est génial, les contrôles sont parfaits, les boss très bien pensés, il n'est jamais trop dur, ni trop facile, n'est jamais injuste, n'est jamais buggé, bref...
QUE VOULEZ-VOUS QUE JE RAJOUTE ?!
Scénario: Très bon: On le sait tous, et on s'en est tous moqué un jour: Les jeux de plate-forme ne sont que rarement acclamés pour la complexité de leur scénario.
Ici, en plus des vannes qui font mouche et des personnages tous plus mémorables les uns que les autres, se cache une histoire simple, mais efficace, voire plutôt touchante par moments ! Surprenant, plaisant, réussi.
Bande-son: Excellente: Rappelant la grande époque du "faire beaucoup avec si peu", la musique, dont certains morceaux ont été composés avec l'aide de Manami Matsumae (une des musiciennes cultes de l'équipe de Megaman) sent bon la poussière dans les cartouches et la chiptune old-school.
Ah oui, et ça sent autre chose aussi, mais j'arrive pas à remettre le doigt dessus... Ah si je sais, ça sent bon la bonne musique. Tout simplement.
Durée de vie: Très bonne: On ne va pas se le cacher, le jeu est court. Comptez 5h pour le finir sans passer à côté de trop de secrets. Mais étrangement, alors qu'on en veut clairement plus... On ne reste pas sur notre faim.
Vous me connaissez, je considère que si c'est cohérent et bien fait, un jeu doit durer le temps qu'il doit durer, sans se forcer à artificiellement en rajouter. Ici, c'est le cas, mais c'est plus fort que ça...
Cela est en grande partie dû à la replay-value complètement hallucinante du titre (vous vous prendrez à refaire le jeu plusieurs fois d'affilée, croyez-moi), à la présence d'un New Game + assez cool, et surtout, tenez vous bien... Au fait que du contenu supplémentaire est sur le point d'arriver...
ET QU'IL SERA GRATUIT ! CHAMPAGNE LES MECS, LA VICTOIRE EST TOTALE !!!
Note Finale: 19/20
Shovel Knight est objectivement quasi parfait.
Fun, beau, et drôle, il constitue aussi l'un des hommages les plus complets et touchants que l'on ai pu voir depuis longtemps.
Les développeurs de chez Yacht Club Games aiment le jeu de plate-forme, qu'il soit rétro ou récent, et ça se sent.
Et à côté, Shovel Knight est une perle du genre, avec quelques-unes des meilleurs musiques, des meilleures idées de gameplay, et des meilleurs boss que j'ai pu voir ces dernières années !
Je n'ai pas besoin d'en parler plus. Si vous aimez un tant soit peu le jeu vidéo, faites vous plaisir, et balancez les malheureuses 15 balles qu'il faut pour acheter le jeu.
Vous aurez 5h de talent à refaire encore et encore, et vous gagnerez la satisfaction d'aider de gentils et géniaux développeurs indés qui méritent de l'amour et de la thune.
Et ça. C'EST BEAU.
Alors TIENS, TIENS, TIENS, voila plein de liens, clique, log toi sur Paypal, et profite de l'un des meilleurs jeux de 2014. De loin.
De rien.
Les Plus:
- Un magnifique hommage au jeu vidéo rétro.
- Beau à regarder et à écouter.
- Toujours fun. TOUJOURS.
- Le scénario, surprenant derrière sa simplicité de base.
- Bourré de personnages et répliques cultes.
- Des DLC gratuits sont sur la route. Du contenu supplémentaire GRATUIT BORDEL A FOIN !
Les Moins:
- On en veut plus.
- Certaines armures n'ont que peu d'intérêt.
"Prepare to taste justice ! Shovel Justice !"