mercredi 10 septembre 2014

"Has the Milk Gone Bad ?"#2: Goldeneye 007

Salut à tous, et bienvenue dans ce nouvel épisode de "Has the Milk Gone Bad ?", série dans laquelle je reviens sur un jeu culte (ou pas) des années 2000 (à quelques années près) pour voir si il vaut encore le coup de nos jours, ou si au contraire, il est préférable de le laisser dans le passé et de s'en souvenir comme d'une expérience forte de l'époque.


Avant toute chose, j'aimerais vous dire que Danganronpa 2: Goodbye Despair est enfin disponible sur PSVita !

Je viens de le terminer, et je l'ai tout simplement adoré, autant que le premier opus ! Je ne peux pas m'empêcher de considérer et juger les deux jeux comme un diptyque, une œuvre à part entière, pensée comme telle, complète, et tout simplement magistrale !

Il est aussi agréable de voir que les développeurs ont extrêmement bien pensé le scénario et l'univers et ne sont tombés dans aucun piège scénaristique entre les deux épisodes ! AUCUN.

J'insiste, jouez à ces jeux, et prenez votre pied comme jamais ! On a affaire à un merveilleux duo d’œuvres vidéoludiques ! Ils ont en tout cas gagné leur place dans le Top 10 de mes jeux préférés !

Bref, je pense que cette aparté était nécessaire et d'actualité (vous pouvez d'ailleurs lire ma critique du premier Danganronpa ICI), passons maintenant à l'article. Bonne lecture !


Aujourd'hui, je vais aborder un sujet qui me tient à cœur, puisque nous allons reparler des génies du studio Rareware.

Souvenez-vous, je leur avais déjà fait un nombre incroyable d'éloges lors de ma critique de Banjo-Kazooie, un de leurs meilleurs à mon sens.
Je trouve que presque tous leurs jeux à partir de Donkey Kong Country (1994) sont en avance sur leur temps, et ont vieilli à la perfection.

Le plus fou chez eux, c'est qu'ils pouvaient toucher à n'importe quel style, ils s'en sortaient à chaque fois haut la main et nous livraient une œuvre fondamentale du genre.

Jeu de plate-forme (dont le sous-genre où ils excellent: le Collect-a-thon, où le but est de ramasser plein d'objets dans les niveaux), jeu de baston, jeu de course, action, aventure, TPS, et bien entendu, FPS.

Un jeu de Rareware qui a installé les codes du jeu de tir à la première personne moderne ?
Je pense que vous savez déjà tous de quoi on va parler.

"My Name is Bond. James Bond."


Le film étant sorti il y a presque 20 ans (bim, le coup d'vieux), je me suis permis de mettre des spoilers quand j'en avais besoin.

Vous voila prévenus.

Tout d'abord, Goldeneye, c'est quoi ?

1986. James Bond, l'agent 007, a pour but d'infiltrer une base militaire d'Arkhangelsk en Union Soviétique pour y retrouver son collègue et ami Alec Trevelyan, l'agent 006, et l'aider à faire exploser l'usine d'armes chimiques des lieux.

Malheureusement, alors qu'ils sont sur le point de finir leur mission, ils sont arrêtés par les soldats de la base, et 006 est abattu juste avant que Bond active les bombes, et réussisse à s'échapper en avion.

Neuf ans plus tard, un groupe terroriste du nom de Janus prend possession d'un satellite lanceur d'impulsions magnétiques du nom de "Goldeneye", et menace, en gros, de faire sauter la planète.

C'est à 007 de sauver la situation ! Son objectif: Récupérer le satellite, arrêter Janus, et combattre le chef de cette organisation: Alec, qui avait simulé sa mort pour se consacrer à son plan de conquête du monde (OF COURSE !) sans être dérangé par les autorités.

17ème film de la saga James Bond, Goldeneye devait relancer la série après la fin de la Guerre Froide.
Et oui, sans l'URSS et la phobie du nucléaire, c'est une des sources d'inspiration principale de la licence qui disparait !

A partir de ce moment, il y a deux choix: Soit la saga se renouvelle, soit elle s'arrête.
Et vu le pognon hallucinant que les producteurs se sont faits avec, ils ne pouvaient pas se permettre de lâcher l'affaire comme ça !

Résultat des courses: Eh bien, le pari est plutôt gagné !
Le film, en plus de moderniser sa réalisation et son rythme, réussi bien son passage aux années 90 avec une menace et des ennemis nouveaux, et plein d'informatique et d'ordinateurs du futur partout tout plein !

Et alors que le milieu du jeu vidéo était en pleine expansion, une adaptation vidéoludique paraissait plus qu'évidente dans la logique de modernisation de la franchise.

Alors ? Qui c'est qu'on appelle ? Les British de chez Rareware !


A l'époque, ça valait le coup ?

Je pense que la question ne se pose même pas. Considéré comme un jeu culte et un fondateur du FPS moderne, Goldeneye 007 avait tout pour lui.

Des graphismes révolutionnaires, un gameplay jamais vu, une bande-son du tonnerre (merci à Grant Kirkhope, The One and Only) et un mode multijoueurs tout simplement énorme !

En plus de ça, il faisait un bon boulot d'adaptation en suivant bien l'histoire du film sans jamais se forcer et sacrifier son design.

Titre phare de la Nintendo 64, il a su s'imposer comme une œuvre phare des débuts de la 3D, s'est installé et est encore cité comme exemple de nos jours !

Le système de visée, les différents objectifs et difficultés, les niveaux semi-libres... Tout sentait bon la révolution et l'innovation et les joueurs de la fin des années 90 étaient aux anges.

Mais c'est bien évidemment le mode multi qui rend le jeu si merveilleux !

Si de base l'idée parait bonne, la réalisation est encore meilleure, et les dizaines de modes, armes, cheats, personnages et maps différents rendent le tout extrêmement fun, addictif, et chronophage.
TRÈS. Chronophage.

Bref, Goldeneye à l'époque, bah c'était la classe !


Mais aujourd'hui alors, ça tient toujours la route ?

Il est indéniable que Goldeneye 007 était un jeu d’exception en 1997.

Si beaucoup de développeurs se sont lamentablement vautrés avec le passage à la 3D, certains studios ont réussi à tirer parti des nouvelles technologies à leur disposition à la perfection !

Rareware en fait partie. Il suffit de jouer quelques minutes à Banjo-Kazooie, Donkey Kong 64 ou Diddy Kong Racing pour s'en rendre compte !

Et même si je considère tous ces jeux comme des petites perles, encore aujourd'hui, je ne peux pas vraiment dire la même chose de Goldeneye.

Comme le dirait si bien notre ami Karim Debbache: Le temps est un enculé.
Le jeu vidéo a avancé, a évolué, et le jeu de tir à la première personne est devenu un genre très répandu (Sans déconner, regardez ça, mais regardez moi ça !).

Les codes aussi ont changé, et les bases qu'a instauré Rareware, même si elles restent solides, ne sont plus que des bases, une version Alpha de ce qui se fait aujourd'hui.

Le multi-joueur est symptomatique du problème: La plupart du temps, c'est celui qui tire en premier qui gagne. Oubliez les dégâts à la tête, la stratégie des rechargements, l’appréhension de son environnement... Le jeu, ses contrôles et son système de visée ne sont pas assez précis pour ça !

La visée est sûrement ce qu'il y a de plus dur à maîtriser dans le jeu, surtout avec le joystick de la Nintendo 64, trop mou et pas conçu pour les jeux de tir.

Je ne sais pas si Perfect Dark, la suite spirituelle de Goldeneye, a moins vieilli (jamais joué), mais ce dernier n'a pas bien supporté les 15 ans qu'il s'est pris dans la gueule... Malheureusement...


En résumé...

Est-ce que Goldeneye mérite son statut de jeu culte ?

Pierre angulaire du FPS moderne, et même du jeu vidéo des années 2000 en général, Goldeneye 007 a su imposer ses codes et ses idées au monde entier et a conquis le cœur des joueurs de l'époque.

Premier jeu de tir subjectif majeur sur console, c'est lui qui a instauré la plupart des formules utilisées aujourd'hui, et pas mal de développeurs le citent encore en tant que source d'inspiration.

Y a pas grand chose d'autre à dire, et je pense que ça résume bien le tout, alors je vais me répéter: Goldeneye à l'époque, bah c'était la classe !

La réponse est donc évidemment oui.

Est-ce que je peux encore y jouer aujourd'hui sans m'arracher les cheveux ?

Si à l'époque le jeu était révolutionnaire, aujourd'hui, il est à la limite du jouable.

Lent, imprécis, plus très joli, assez dur... Même en prenant en compte le fait qu'en 1997, c'était la classe, vous ne mettrez pas longtemps avant de vous rendre compte que contrairement à beaucoup de jeux Rareware, Goldeneye n'est plus aussi agréable à jouer qu'avant.

Il n'en devient pas mauvais, loin de là, le jeu reste ce qu'il est, un titre culte, mais le jeu vidéo a changé, et à cause de ça, il a beaucoup perdu de sa saveur du passé...

La réponse est donc malheureusement non.

Est-ce que je peux quand même y jouer sans gâcher mes souvenirs de l'époque ?

Pour faire court, Goldeneye est un excellent jeu, qui a beaucoup vieilli et est à la limite de l'injouable, mais que je continue de beaucoup aimer.

Même si le jeu est mou du genou comparé à ce qui se fait aujourd'hui, et qu'il est franchement dépassé, je réussis à lui trouver du charme de la plus simple des manières possible.

Un peu comme son remake sur Wii, qui, qu'on se le dise, est loin d'être le meilleur jeu du monde, je joues à Goldeneye 007 quand j'ai envie de me rappeler ces longues journées d'étés que j'ai passé avec des potes à faire des batailles de mines antipersonnelles, de snipers et de lance-roquettes sur Aztec, Library et Complex.

Il y a aussi moyen de bien s'amuser pendant quelques minutes devant la montagne de bugs et le bordel absolu que sont certaines missions (Train et Antenna Cradle, never forget) avant de se dire que la fin des années 90, c'était rigolo, et de passer à autre chose.

En résumé, si vous voulez rire un bon coup, et vous taper un petit délire nostalgique (parce qu'il en faut de temps en temps), n'hésitez pas, appelez vos vieux potes de lycée ou de collège, ouvrez-vous une bière, et lancez-vous une partie de Goldeneye.

Si vous voulez y jouer sérieusement, comme en 97, je pense qu'il est mieux que vous passiez votre chemin. Sinon, n'hésitez pas une seconde !

Même si le jeu n'a plus sa gloire d'antan, il reste ce qu'il est, malgré l'âge: La pierre angulaire d'un genre tout entier, une œuvre importante qui a apporté les bases des générations à venir, et dont les vestiges continuent malgré tout de resplendir derrière la poussière et le passage du temps...

La réponse est donc une madeleine de Proust enrobée d'un grand oui !


"- For England James ? - No. For me."