vendredi 2 décembre 2016

"La Minute Critique de Martin Wantiez": "The Talos Principle"

Il y a deux situations dans lesquelles j'aime parler d'un jeu: Soit si j'ai quelque chose d'intéressant à dire, soit si j'ai quelque chose de drôle à raconter.

C'est pour cette raison que je parle rarement de mauvais jeux. J'ai tendance à tout simplement oublier quelque chose qui me laisse froid pour me concentrer sur les choses que j'aime, plutôt que de me mettre à gueuler sur tout ce qui bouge.

De fait, dès que je tombe sur un mauvais jeu et que j'ai une idée amusante, je saute automatiquement dessus, d'où mes articles comme celui sur The Zoo Race, où je me lâche à grands coups de liens, de vidéos et de GIFs.

Mais la plupart du temps, je reste sur ce que je sais faire: Les jeux que j'aime bien.

J'aime tirer quelque chose de ce que j'écris, analyser un titre et l'impact qu'il a eu sur moi (qu'il soit fort ou non), et en faire profiter le maximum de gens en décrivant mon ressenti de la manière la plus proche possible de la réalité, le tout dans l'espoir de donner envie à quelqu'un de jouer à quelque chose dont j'ai parlé.

J'ai tout simplement envie de partager et faire découvrir, et c'est sûr que pour ça, il est plus efficace de parler de Shovel Knight ou Sam & Max que de Night Trap ou Superman 64 (never forget, never forgive).

Et puis des fois, il y a le panier du dessus.

Des jeux qui me rappellent pourquoi j'aime l'art. Qui changent ma façon d'aborder le média, ou qui surpassent tout ce à quoi j'ai pu toucher jusqu'à maintenant.

Des titres comme Persona 4, Danganronpa ou Metal Gear Solid 3 qui ont un impact suffisant sur ma personne pour changer quelque chose à ma vie. Des titres qui montrent à quel point l'art peut être puissant, et toucher quelqu'un d'une manière si forte qu'il en réévalue sa façon de penser, et évolue en tant qu'être humain.

Des expériences vidéoludiques absolument fabuleuses qui ont eu une énorme influence intellectuelle et sensorielle sur moi, et que j'aimerais retranscrire au mieux sur ce fichu blog, malgré la difficulté et la pression immense de la tâche. C'est usant de parler de ces trucs.

Tout ça pour en venir au jeu dont nous allons parler aujourd'hui. Un jeu à rajouter au panier du dessus. Et un jeu pour lequel il va être compliqué de retranscrire mon sentiment sans partir dans tous les sens.

Mesdames et Messieurs, The Talos Principle.

J'ai mis un an et demi à écrire ce putain d'article.


Tout d'abord, avant de vous lancer dans la critique, lancez la playlist ci-dessous, laissez la musique tourner, et commencez à lire.



"Behold, child. You are risen from the dust, and you walk in my garden."

Vous vous réveillez au beau milieu de ruines antiques, et le soleil vous éblouit. Vous ne savez pas qui vous êtes, ou encore moins ce que vous êtes, et vous ignorez où vous êtes et pourquoi vous y êtes.

Autour de vous, statues et constructions d'un autre temps se dressent fièrement malgré leur état déplorable et la nature reprenant ses droits tout autour de vous. Tout ceci renforce la première impression qui vous saute aux yeux: Vous êtes seul.

Soudain, une voix vous parle. Une voix venue des cieux. Celle d'Elohim, gardien de ce monde, qui vous confie une mission: parcourir les âges et les cultures pour braver ses nombreux défis et récolter ses Sigils, des Tétrominos cachés derrière moult puzzles.

Quand vous aurez accompli votre objectif, vous serez jugé comme digne, accèderez à l'Illumination, la Vie Éternelle, et deviendrez un guide pour les générations futures.

Vous voila désormais libre de vos mouvements.

C'est avec ce peu d'informations que commence votre voyage et votre quête pour la vérité. Très vite, vous croiserez un ordinateur qui vous donne accès aux archives, contenant des dizaines de textes, discours, thèses, pages de forums, ou encore articles de blogs vous permettant d'en apprendre de plus en plus sur le monde, son histoire, et votre situation.

Sur les divers moniteurs que vous rencontrerez, vous pourrez aussi communiquer avec une intelligence artificielle sceptique qui, non contente de se moquer des rêves et des espoirs que vous avez, va aussi essayer de tester votre philosophie et peut-être même vos croyances au cours de conversations de plus en plus hostiles.

Et entre chaque monde, entre chaque puzzle, chaque ordinateur, entre Elohim et l'IA... Se tient la Tour Interdite.

Elohim vous autorise à parcourir tous ses jardins, toutes ses ruines. Vous pouvez parcourir l’Égypte et la Grèce Antique, ou explorer les Royaumes Médiévaux, faire ce que vous voulez et vagabonder où bon vous semble... Mais sous aucun prétexte, AUCUN, ne devez-vous vous aventurer dans la Tour...

C'est à vous de choisir. Libre à vous de suivre votre quête et accéder à l'Illumination, ou d'aller un peu plus loin et de découvrir la sombre vérité sur votre identité et votre place dans cet univers étrange. Une vérité qui, peut-être, vous rendra vous aussi sceptique, et vous donnera envie de vous enfermer dans une fausse réalité pleine de lumières et de promesses...

Heureusement, il est toujours temps de faire marche arrière.


"In the beginning were the Words, and the Words made the world. I am the Words. The Words are everything."

Il est difficile de parler de l'histoire de The Talos Principle sans entièrement spoiler certains de ses aspects. J'ai essayé de rester le plus cryptique possible dans mon résumé, alors je vais en rester là.

Retenez juste que le jeu vous largue dans son monde avec très peu d'informations. Vous êtes là, Elohim vous parle, et après un petit puzzle d'échauffement, c'est à vous de vous débrouiller.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. The Talos Principle représente à lui seul tout ce que j'aime dans un jeu vidéo. En. Absolument. Tous points.

Ses puzzles sont parfaits, son univers et son ambiance sont incroyables, sa musique est... Putain... Et son écriture est poignante et, n'ayons pas peur des mots, toute simplement fantastique. Oh oui, vous allez en bouffer de l'hyperbole là !

The Talos Principle est composé de trois mondes. Comme expliqué plus haut, vous commencez en Grèce Antique. Une fois la première zone terminée, vous vous téléportez dans un HUB dans lequel vous pouvez vous rendre dans les autres zones du monde.

Toutes les zones sont de petits open worlds, contenant plusieurs puzzles fermés répartis dans les environs, un ordinateur (parfois plus), contenant la quasi totalité du background nécessaire, quelques journaux audios dont on reparlera plus tard, et des dizaines d'easters eggs et de collectibles cachés.

Pour ouvrir l'accès aux autres mondes, seuls quelques puzzles dans quelques zones sont requis, et il est possible d'accéder à l'une des fins du jeu en passant à côté de la moitié du contenu. Finalement, votre dévotion à accéder à la vraie fin et découvrir la vérité sera égale à la quantité de casses-têtes que vous désirerez compléter. Et si vous voulez finir le jeu à 100%, vous pouvez toujours choisir la fin que vous désirez, sans restrictions.

Dans tous les cas, il va falloir récupérer du Sigil, et donc, bouffer du puzzle.

Le but est simple: Chaque nouvelles "salles" réparties dans la zone contiennent un Sigil dont l'accès est évidemment bloqué. En jouant avec les divers mécanismes et obstacles, lasers, tourelles, mines, et autres plaques de pression, vous devez ouvrir le passage, et récupérer votre récompense.

Les énigmes sont construites autour de l'appréhension de votre environnement et sont remplies de mécanismes et d'outils. Plus le jeu avance et plus vous récupérez de Sigils, plus vous pouvez compléter de Tétrominos et débloquer de nouveaux systèmes. Ainsi, vous ouvrez l'accès à de nouveaux puzzles basés sur les nouvelles mécaniques mises en place par ces nouveaux outils.

Si vous n'utiliserez que quelques cubes et Jammers dans les premières zones, vous allez vite vous retrouver à devoir gérer, parfois tous en même temps, des ventilateurs, des lasers, des plateaux, et même encore, dans les parties les plus compliquées du jeu, l'enregistrement de votre propre image dont la relecture est représentée par un hologramme.

Même si il est évident que les casses-têtes deviennent plus complexes au fur et à mesure que l'histoire avance et que les mécaniques s'empilent, c'est l'ingéniosité constante des niveaux qui leur donne leur force.

Les développeurs utilisent leurs concepts à fond. Dès le début de l'aventure, et tout au long de votre voyage, toutes les possibilités sont retournées de fond en comble. Toutes les combinaisons, toutes les échelles de taille, tous les timings, tous les objets et leur manque, toutes les manières de jouer avec le décor sont exploités, et vont vous demander d'aller chercher dans les recoins les plus profonds de votre cerveau.

Chaque nouvelle mécanique devient un nouveau challenge excitant à relever, une nouvelle approche à une formule qui réussit à se renouveler sans cesse et à rester fraiche et fun du début à la fin, la marque d'un bon puzzle-game. 


"Intelligence is more than just problem-solving. Intelligence is questioning the assumptions you're presented with. Intelligence is the ability to question existing thought-constructs."

La progression du jeu et de sa difficulté se font avec une grâce et une fluidité bienvenue, poussant le joueur à se servir de toutes ses connaissances pour venir à bout des défis d'Elohim, et repousser, parfois littéralement, les limites du jeu.

Littéralement, puisque certains des secrets et objets à collecter ne sont accessibles qu'en sortant des limites des puzzles, et en se servant de plusieurs éléments répartis aux quatre coins des zones. Et cet élément met un point d'honneur à démontrer l'étendue des capacités du jeu, et donne une définition parfaite à l'expression "Thinking out of the box".

Des étoiles optionnelles ouvrant l'accès à d'étranges niveaux bonus sont disséminés un peu partout dans le jeu. Certaines d'entre elles se trouvent dans les énigmes et ne représentent qu'un défi supplémentaire en plus du Sigil à débloquer (comme une porte qui requiert de plus complexes manipulations, ou des chemins difficiles à atteindre) tandis que d'autres sont cachées un peu partout dans les open-worlds.

Certaines même se trouvent aussi dans les puzzles, mais sont complètement inaccessibles avec les outils à votre disposition. C'est là qu'il faut étendre vos horizons, et commencer à penser autrement. Vous servir de vos connaissances, et sortir de la boîte.

Et c'est là que vous réalisez que le génie de The Talos Principle ne réside pas juste dans la conception des énigmes et le sentiment incroyable de la résolution de ces dernières, mais aussi dans l'architecture des zones, le placement minutieux des salles et de chaque élément et la manière dont ils se connectent. Pire que ça, il n'y a pas que les puzzles qui se connectent. Vous devrez parfois aller chercher bien plus loin, dans les autres zones, voire les autres mondes pour atteindre certains secrets.

Ce que je raconte doit sembler bizarre, alors essayez d'imaginer. Vous avez besoin d'un laser pour ouvrir une porte. Malheureusement, il vous manque un récepteur. C'est là que vous vous souvenez qu'il y en avait un perdu au milieu du désert, ou à l'intérieur d'un des puzzles. Comment allez vous le ramener alors que les énigmes sont fermées par des barrières bloquant les items ? Est-ce seulement possible ? Qui sait. Think outside the box.

Peut-être même que vous n'avez pas besoin de sortir le récepteur. Après tout, il y a peut-être moyen de l'élever haut dans le ciel pour l'atteindre à distance. Ou alors, peut-être y-a-t-il un autre récepteur caché quelque part dans le décor, dans les arbres, les buissons, ou même sur le pic de la pyramide hors des limites du jeu... Think outside the box.

Si ça se trouve, vous pouvez même sortir des éléments de 4 énigmes différentes en vous servant des cubes et ventilateurs, trouver des interrupteurs cachés, retourner la lune, projeter un laser sur sa face cachée, repenser la manière de compléter une énigme pour débloquer une nouvelle sortie, amener les éléments d'avant dans cette sortie, et découvrir une étoile et un secret ! Think. Outside. The. Box.

Pour information, tous ces exemples, même s'ils sont un peu exagérés pour l'effet, sont de vraies situations qui vont plus que probablement vous arriver au court de l'aventure. Ce jeu est absolument incroyable.

Chaque challenge possède de multiples facettes, chaque énigme a une chance de servir pour plus tard, et chaque zone, en plus d'être d'un vide macabre et d'une beauté à couper le souffle donnant envie de se balader même dans les recoins les plus improbables et souvent sans intérêt pour la résolution des puzzles, se transforme en une grande épreuve de force, un terrain de jeu aux possibilités infinies et aux limites rarement infranchissables.

Et l'exploration devient alors très alléchante. On se retrouve à parcourir les déserts, les plaines enneigées et les ruines à la recherche du moindre petit détail, du moindre indice, ou du moindre élément caché... Et le titre n'en devient que plus merveilleux, plus beau, plus... Sensoriel.


The Talos Principle excelle aussi sur le plan graphique et artistique.

Le Serious Engine 4 est une merveille pour les yeux. La lumière et les textures sont fabuleuses, l'interface est parfaite, sa performance est impressionnante et de haute qualité, et l'optimisation est au top. Je ne sais jamais quoi dire de plus en parlant technique, et certaines personnes plus qualifiées que moi pourront surement vous décrire toutes les qualités du moteur.

A mon niveau, je vais me contenter de parler des autres aspects du plan visuel, car après tout, un seul coup d’œil aux quelques images du jeu suffit pour comprendre toute la classe du Serious Engine.

Chaque entrée dans une nouvelle zone est époustouflante, et l'exploration d'un open-world est toujours passée en premier dans mes priorités. Même après plusieurs dizaines d'heures de jeux, l'effet wow des premiers instants ne s'est jamais estompé. Le moteur est bluffant, et, très important, il sert la direction artistique et le propos du jeu à la perfection.

The Talos Principle est un véritable voyage à travers les âges et les cultures. Chaque zone, chaque petit open-world réussi à être unique en son genre grâce au design de chaque environnement.

Les fondations égyptiennes, les ruines grecques et les remparts médiévaux, bourrés de détails, remplis de dizaines de coins et recoins uniquement conçus et présents pour le World-Building vous agrippent et ne vous lâchent plus.

L'appréhension des magnifiques environnements et l'ambiance rendent l'univers tellement accrocheur qu'il devient passionnant de se balader entre deux puzzles. J'ai ressenti quelque chose que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Le plaisir simple d'emprunter des chemins "inutiles", de partir sur les falaises, sur les plages, derrière les arches et dans les forêts montagneuses.

Juste parce que c'est beau. Et parce que c'est agréable de se perdre dans la nature. The Talos Principle a su m'amener à faire ça dans absolument tous ses niveaux, m'a poussé à partir à l'aventure et à profiter du jeu de nouvelles manières en plus de tout le contenu et des éléments cachés à trouver.

Et ce sentiment n'a été que renforcé par la... Nom de Zeus... Par la musique...

Si vous avez lancé la playlist (et j'espère que vous l'avez fait), je pense qu'il ne m'est absolument pas nécessaire de décrire ce qui constitue à mon goût l'une des OST les plus fabuleuses de l'histoire. L'une des meilleures que j'ai jamais entendu, tout média confondu, sans hésitation.

Il est rare que de la musique me coupe le souffle de cette façon. D'une beauté inimaginable, retranscrivant parfaitement et participant au sentiment de solitude et de voyage magnifique du jeu, avec la particularité d'être à la fois variée tout en étant conçue pour passer d'un morceau à l'autre en continu, pour que la musique ne s'arrête jamais.

Et ça marche. Toutes les pistes se suivent avec une fluidité impressionnante, et il m'a fallu un peu de temps avant de réaliser que cela faisait plusieurs heures que la musique me suivait et accompagnait mon aventure sans s'arrêter.

La bande-son (comprenant aussi les bruitages, excellemment conçus et à la personnalité incroyable) baigne le joueur dans une ambiance forte s'accordant parfaitement à l'univers et au décor, et renforçant le sentiment de grandeur et de solitude constant, tout en réussissant à garder une identité distincte pour chaque morceau et chaque monde, permettant à la boucle musicale de jouer à 100% en faveur du titre.

Et tout simplement, toute cette OST est juste... Fabuleuse. Je n'ai pas d'autres mots. Comme le reste du jeu, elle vous fait ressentir un nombre de sentiments contradictoires imposant.

Elle est belle, et pourtant fantomatique, triste, et pourtant si agréable à l'oreille. Une ode à chaque époque qu'elle représente, à l'humanité et à ses capacités, à tout ce qui a été et tout ce qui sera... Je pourrais faire trois articles entiers rien que sur le son de ce jeu et la satisfaction que procure le bruit d'un des ordinateurs encore non-visité. C'est à ce point excellent. A ce point époustouflant. En un mot: Beau.

Le compositeur, l'homme à l'origine de cette merveille, Damjan Mravunac, est déjà responsable d'un travail, certes différent, mais d'une qualité encore une fois supérieure sur Serious Sam, la série phare de Croteam.

Si j'ai un jour l'occasion de rencontrer Damjan, j'aimerais non seulement le féliciter, mais le remercier pour son travail. Bon, en réalité je ferais comme d'habitude quand je tombe sur des artistes pour qui j'ai du respect, et je vais bafouiller avant d'aller pleurer dans les toilettes. Mais imaginons un monde dans lequel je ne suis pas un gros nul en présence de gens que j'admire.

J'aimerais le remercier en personne pour son œuvre. Bien entendu, j'ai toujours beaucoup aimé ses compositions, mais avec Talos, j'ai été marqué à un tout autre niveau.

J'ai été profondément touché par sa musique. Elle m'a parlé, et m'a ému au plus haut point, m'a permis de voir et de profiter de toute l'étendue de ce que j'avais sous les yeux, et a accompagné chacune de mes sessions de puzzling avec une grâce majestueuse, rendant chaque moment passé dans le jeu spécial, grâce à sa simple présence. L'une des meilleures OST que j'ai jamais entendu. Facilement.

Car pour réutiliser le mot de tout à l'heure, Talos est une expérience sensorielle, en plus d'être un puzzle-game conçu avec excellence.

Ce sont toutes ces qualités artistiques qui m'ont fait faire des choses très bizarres en jouant. Je me suis retrouvé plusieurs fois à m'arrêter sur la plage et regarder l'horizon, longtemps, puis à fermer les yeux et complètement m'imprégner de la beauté de la musique, de l'immensité du monde virtuel qui m'entourait.

Ces moments de pur bien-être, de bonheur des sens me faisaient presque oublier les bugs de la matrice. Pas de vrais bugs bien sûr, mais régulièrement, l'ordinateur casse et certains éléments et textures partent en vrille accompagnés de bruitages fracassants, rappelant sans arrêt la raison de votre présence et de vos actions, les enjeux de l'histoire et la fragilité du monde qui vous entoure.

Malgré la beauté des alentours, tout cela reste une création, une simple image miroir de la réalité. Une image en train de mourir qui plus est. Mais après tout, est-ce que cela a vraiment de l'importance, quand tout est si magnifique, si merveilleux à parcourir, et quand la musique est à ce point exceptionnelle..?

Enfin, j'aimerai revenir une dernière fois au gameplay, histoire de conclure et passer à la suite.

Même si on est dans un délire très différent et bien loin de la folie constante de Serious Sam, leur patte reste très présente, et leur amour du secret et de l'Easter Egg enveloppe l'intégralité du titre. Dans un style assez old-school, le jeu est bourré à craquer d'Easters Eggs et de références cachées absolument partout, aux côtés des collectibles plus ou moins difficiles à récupérer. Et quand je dis partout, c'est PARTOUT.

Je l'ai toujours dit, j'adore les secrets, et leur présence dans ce genre de titre me fait grandement plaisir. Ici, si certaines références ou surprises visuelles sont simplement camouflées dans le décor, d'autres requiert un nombre de manipulations bizarres assez dingue.

Comme avec les étoiles, vous risquez de vous arracher les cheveux pour parfois simplement trouver l'accès à une pièce dissimulée dans un open-world, ou déterminer le long cheminement pour observer quelque chose au pic d'une montagne, loin dans l'horizon.

Plus que des gags ou des cadeaux, ce genre d'élément a toujours ajouté un énorme plus aux jeux dans lesquels ils se trouvent. Et ici, cela n'a jamais été aussi vrai.

Non seulement ça m'amuse probablement bien plus que cela ne devrait, mais les Easters Eggs sont intégrés à la construction du jeu et à la complexité des puzzles, rajoutant une couche à la profondeur et aux nombreuses possibilités de la formule.

Et il n'est jamais pas satisfaisant de trouver un bonhomme de neige ou une salle secrète, donc c'est tout bonus.


"I do not understand why the Designer chose to put such flaws into the world, that it appears almost as if it were damaged. But I must believe that there is a purpose here I cannot see."

Non content d'être un chef-d’œuvre de gameplay, de design, graphique et musical, The Talos Principle excelle aussi par son écriture.

L'histoire ne vous est que rarement directement racontée. Tout est stocké dans les archives des ordinateurs, souvent dans les journaux et mails des différents personnages, dans les audio logs laissés par une certaine Alexandra Drennan, ou par des séries de QR Code taggés sur les murs, seul moyen de communication des différents personnages passés par le même chemin que vous.

Ces plate-formes, paraissant anodines au premier abord, constituent un moyen assez fantastique de donner au joueur tout ce dont il a besoin. Très vite, différentes intrigues s'installent, des enjeux se créent, et un attachement émotionnel fort se tisse avec chaque protagoniste et chaque facette de l'histoire.

Les ordinateurs vous accueillant dans chaque nouvelle zone sont bourrés d'informations. Forums, citations, bulletins, passages de la mythologie, devoirs et essais, ou encore discussions sur la définition de l'humain et bon nombre de questions plus philosophiques les unes que les autres.

Car oui, The Talos Principle est philosophique as fuck.

En plus de vous faire réfléchir comme un taré dans les puzzles, vous forçant à faire preuve d'imagination et à utiliser votre matière grise à capacité maximale, avant de vous faire craquer, quitter, puis revenir le lendemain avec la solution, hurler de joie, et rouler une pelle à votre moniteur, le titre aime aussi vous faire penser à autre chose, à des questions plus existentielles sur l'homme, la robotique, la religion et la conscience, les thèmes principaux de l'histoire.

La deuxième partie du jeu, les éléments annexes aux énigmes, sont une fenêtre sur le monde extérieur, permettant au joueur de faire une pause dans son puzzlage intense pour se poser tranquillement et lire les écrits de gens aux quatre coins du globe et de l'Histoire.

Rares sont les textes qui ne valent pas le coup d'être ne serait-ce que survolés, tant les différents formats et idées sont exhaustifs et fusent pour proposer une nouvelle approche sur certains sujets. Même s'ils sont loin d'être tous en relation directe au scénario, j'ai toujours pris le temps de lire chaque bout d'archive, chaque petite histoire ou morceau de vie, tellement l'écriture réussit à être intéressante sur tous les sujets.

Mes textes préférés sont les forums, bourrés de détails et de vannes lancées par les internautes. Le format est génial et utilisé à la perfection, offrant une bouffée d'air frais et un ton très différent de la plupart des autres archives.

Talos est aussi l'un des rares jeux où une conversation sur Internet semble réaliste et où l'écriture n'a besoin de faire aucun effort pour retranscrire ce genre de situation, évitant les tentatives de "s'identifier aux djeuns" en balançant des Memes et des répliques de producteur cinquantenaire croyant savoir s'adapter aux adolescents, passant juste pour un gros con hors du temps. J'apprécie.

Remarque, je prends cet exemple à cause des centaines d'occasions où les gros cons producteurs cinquantenaires ont su prouver leur manque d'intelligence sur Internet, mais cela compte aussi pour le reste du monde. Les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, les scientifiques, les philosophes... Tous ceux figurant dans The Talos Principle, comme les univers et les périodes utilisés, sont représentés avec respect et intelligence.

Ce qui est aussi l'une des raisons pour lesquelles il est si agréable de lire les archives. Tout semble réel, rien n'est forcé, malgré les nombreux formats et personnalités présentés, ce qui aurait pu être une tentative casse-gueule. Mais Talos est tout simplement un jeu bien écrit par des gens talentueux et malins. J'imagine que ça compte.

Et justement, pour un jeu abordant des sujets aussi casse-gueules avec une construction aussi casse-gueule, les scénaristes et les designers s'en sont sortis haut la main pour raconter leur histoire au travers de fenêtres si éparpillées dans l'espace et la progression.

Comme mentionné au début de l'article, en plus des archives, vous vous retrouverez souvent confronté à une Intelligence Artificielle de prime abord aimable et utile, mais se transformant rapidement en détracteur engagé de votre façon de penser, ne ratant jamais une occasion de mettre à mal vos idéaux par le biais de tests et de questions complexes et assassines.

C'est avec cette IA que vous échangerez tout au long du jeu, et même s'il vous est possible de l'ignorer au maximum si l'envie vous prend, vous devrez vous y frotter à un moment ou à un autre. Et ces moments, ces batailles sont comme échanger avec un mur.

Loin d'Elohim et de ses demandes divines, et à des kilomètres de la plupart des personnes présentées dans les archives et les autres personnages du jeu, l'IA est un être ayant perdu toute force de se battre. Une entité fataliste ayant acceptée sa destinée, et refusant tout avis contradictoire dans le processus.

Les conversations avec elle sont absolument passionnantes. Parfois dures, certes, mais à la tension et au build-up absolument fabuleux, et qui vous agrippe du début à la fin.

Toute la construction de ces séquences fonctionne à la perfection, des tests QCM plutôt funs et aux conséquences rarement optimistes, aux brisages de 4ème mur des mécaniques de jeu, manipulant les dialogues et l'interface pour vous bloquer dans les quelques pièges que l'IA peut vous tendre, c'est un ascenseur émotionnel surprenant tout du long.


Les autres personnages sont encore moins physiquement présents qu'Elohim ou l'IA.

Avant vous sont passés bon nombre d'"Enfants d'Elohim". Certains sont devenus gardiens, et peuvent d'ailleurs vous aider à résoudre des énigmes si vous êtes bloqué, tandis que d'autres avancent avec peine, explorent les environnements craintivement, ou essayent de communiquer avec les autres pour se sortir de là.

Là est le problème. Certains sont passés avant vous. Et d'autres passeront peut-être après vous, qui sait. D'autres sont probablement bloqués quelque part, perdus, ou, partis... Morts.

Dans tous les cas, le seul moyen de communication existant, fonctionnant pour tout le monde, et pouvant passer l'épreuve du temps... Sont des QR Codes. Des QR Codes vous révélant le texte laissé par les autres personnages dès que vous passez un coup d’œil dessus pour les scanner automatiquement.

Au travers de ce procédé singulier, vous allez découvrir une galerie de protagonistes étrangement fascinante. Tout d'abord simples messages faisant partie du décor, les QR Codes dépeignent une bataille d'idéaux aussi intense que celle contre l'IA, ou celle décrite dans certaines archives...

Des noms commencent à revenir, des personnalités commencent à se créer... Et puis par moments, certains noms disparaissent. D'autres décident d'abandonner, de se laisser conquérir par la peur et la fatigue, ou de simplement accepter leur situation et leur destinée, eux aussi...

D'autres se battent, argumentent, cherchent, et malgré le désespoir, essayent tant bien que mal de sauver ce qui peut encore l'être ! Des antagonistes se forment aussi, et les noms, alors, deviennent de véritables personnages à part entière, prenant une place bien plus importante dans l'histoire que ce que le joueur aurait pu penser au départ !

Vous pouvez d'ailleurs placer vous-même des QR Codes si vous le désirez. Trouvez un pot de peinture caché dans le décor, placez vous face à un mur, et choisissez une réplique à placer. Une réplique que les joueurs de votre liste d'amis (et au delà ? Ce n'est pas un effet de style, c'est une question légitime, je n'en ai aucune fichue idée) pourront retrouver et lire dans leur partie. Encore un détail savoureux qui fait de Talos un jeu si peaufiné.

Cet outil est absolument fabuleux. Complètement anodin, et pourtant si puissant, si bien exploité...

Au travers de tout ces éléments plus ou moins annexes, The Talos Principle réussit à créer un scénario fort et émotionnellement chargé à partir d'une base relativement cryptique.

Plus l'intrigue se dévoile et plus les archives deviennent sombres, plus le monde autour de vous gagne en solitude. Les intentions d'Elohim passent du mystique au nécessiteux, et vos débats avec l'ordinateur gagnent une importance nouvelle.

Vos convictions ne sont plus que de simples idées, une arme qui vous aidera à avancer malgré les obstacles et l'adversité, refusant d'écouter la voix de la raison par pure terreur. Votre personnage semble être le dernier à pouvoir combattre cette terreur, même si cela semble impossible par moments. Votre détermination est la seule chose encore en vie dans ces magnifiques environnements cadavériques... Ne tient qu'à vous de décider quoi penser de ces environnements, et quel chemin prendre.

Et plus l'histoire avance, et plus les différentes routes s'éclaircissent, plus cette détermination sera mise à rude épreuve. A chaque pas de plus vers la vérité, la terreur prend tout son sens...

C'est là que les messages audios d'Alexandra Drennan, la directrice du département "Développement d'IA" de l'IAN, entrent en scène.

Parmi les archives, vous trouverez très régulièrement des notes de scientifiques et d'employés de l'IAN travaillant sur un projet révolutionnaire. Vous lirez leurs échanges, leurs idées, ou encore leurs journaux de bord relatant l'avancée de leur travail et leur sentiment sur la situation.

Au milieu de la liste des collaborateurs se trouve Alexandra. Et sa voix sera la seule que vous entendrez avec celle d'Elohim.

Au cours de son projet, la scientifique a décidé de commencer une série d'audio logs, un moyen de s'exprimer plus facilement sur son ressenti et sur ses idéaux qui perdurera pour les générations futures, ou pour qui veut l'entendre.

Sa rationalité et son discours entrent en contradiction directe avec les propos d'Elohim, créant une dualité d'abord apaisante, une bouffée d'air frais similaire à celle des archives. Mais avec le temps, les messages d'Alexandra s'assombrissent, et la dualité entre elle et Elohim change pour le plus mélancolique.

Les messages audio sont la représentation la plus directe de l'évolution de The Talos Principle: Plus vous progressez, plus le jeu gagne en humanité, en étoffant son message et en transformant chaque élément annexe, jusque là plutôt cryptique, en bataille de point de vue et de consciences.

Les nombreux auteurs des QR Code dévoilent leurs personnalités et prennent position, et les histoires d'Alexandra ajoutent une nouvelle facette inattendue à certains points du scénario, construisant un enjeu dramatique qui termine dans un boom dans l'un des moments de jeu vidéo les plus poignants que j'ai jamais eu l'occasion d'écouter (pour le coup).

Erin Fitzgerald, une doubleuse très talentueuse prêtant déjà sa voix à beaucoup de personnages qui me sont chers (*KOF*KOF*CHIE SATONAKA*KOF*KOF) donne ici l'une des meilleures prestations de sa carrière. De loin.

Je pense qu'il n'y avait pas de meilleur choix à faire pour donner vie à Alexandra. Le ton d'Erin est parfait, et son jeu est tout simplement époustouflant. La puissance, la tristesse, et l'espoir dégagés par les audio logs m'ont époustouflés et m'ont laissés bouche bée à plusieurs reprises.

Et le journal final m'a laissé... Vide.

Je suis resté plusieurs minutes devant mon ordinateur, incapable d'avancer, de continuer ou même de me lever. La perfection et l'horrible beauté dramatique de ce que je venais d'entendre était telle qu'il m'a fallu un peu de temps pour prendre du recul et pour digérer le coup à l'estomac que je venais de recevoir.

Encore aujourd'hui, je frissonne toujours en l'écoutant, gardant son impact gravé dans ma mémoire, rangé aux côtés de quelques souvenirs artistiques indélébiles... Quelques moments qui ne me quitteront jamais, qu'ils soient heureux ou, dans le cas présent, dévastateurs.

Et même si l'excellente écriture du titre et la direction de Croteam y font beaucoup, je pense que c'est le talent et le dévouement de Erin à rendre son personnage mémorable qui donnent sa magie à cet instant. Un instant tellement marquant que je me devais d'en parler en détail.

Et comme pour Damjan, je me dois de remercier Erin Fitzgerald en personne, un jour ou l'autre. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais... Merci pour ce poing à l'estomac. J'en avais besoin.


J'ai été pris de très court par l'histoire du jeu. Je me doutais que les morceaux mis en place ne seraient pas anodins, mais la manière dont tout est construit et dont tous ces éléments sont intégrés dans le titre pour former un puzzle solide et cohérent est absolument impressionnant.

Croteam a réussi à séparer la partie énigme et la partie histoire du jeu pour donner la liberté au joueur de s'intéresser à ce qu'il veut sans restrictions, tout en renforçant chaque partie et le lien entre les deux. La liberté du joueur fait partie de l'intrigue, l'implication qu'il décide de mettre dans les éléments annexes et particulièrement dans la guerre idéologique contre l'IA jouera probablement sur le résultat.

Pas que The Talos Principle soit un jeu aux embranchements multiples et aux 40 fins différentes, où il vous est demandé de prendre une décision toutes les trente secondes, mais je pense juste que la direction qu'un joueur va prendre devient évidente très tôt dans sa progression.

Le titre requiert un engagement minimum de la part du joueur, puisqu'il a la liberté de complètement passer à côté de la plupart des éléments de l'intrigue et de 80% du contenu supplémentaire s'il ne désire pas s'y intéresser.

Mais pour moi, ce serait passer à côté d'une véritable perle que d'en éviter la moitié.

The Talos Principle réussit à vous faire ressentir un nombre d'émotions incroyables. Il vous fait ressentir, réfléchir, et penser comme peu d’œuvres d'art le peuvent, sans jamais oublier ses priorités et en gardant un rythme consistant et ultra efficace ! C'est un jeu qui change la vie sous bien des aspects.

Un jeu qui a changé la mienne en tout cas.

Car The Talos Principle a réussi à me faire réaliser beaucoup de choses sur ma propre mortalité.

Je vais mourir un jour. Je deviendrai un tas de poussière parmi des milliards d'autres tas de poussière, et il n'y a rien que je puisse y faire. Je suis né des ténèbres, et je retournerais aux ténèbres.

Ce n'est pas forcément le sentiment le plus agréable du monde, mais cela montre surtout l'impact que le titre a eu sur ma personne.

J'ai aussi pu prendre beaucoup de recul sur ce sujet, et même si je n'aime pas trop penser à la fin, particulièrement dans la mesure ou celle-ci n'arrivera pas avant au moins 60 ans, je n'y pense plus de la même manière. J'en ai toujours peur, certes, mais je réussis à bien mieux la rationaliser qu'avant.

Car Talos ne m'a pas juste fait réaliser que j'allais mourir. Il m'a aussi fait réaliser que cela n'a aucune importance, et que me gâcher la vie avec ces pensées morbides ne servirait qu'à me faire rater la beauté de la vie.

Pourquoi penser à la fin quand le déroulement est si fabuleux. Pourquoi penser au pire quand le meilleur est toujours à venir. Pourquoi diable pleurer sur ce qui pourrait être, quand ce qui est en vaut tellement la peine...

C'est ce que The Talos Principle a réveillé en moi. Et cela doit bien valoir pour quelque chose.


"I think that's also part of what makes us human. We reshape the world in our image. It's how we create ourselves. And how we destroy ourselves."

Même si je considère que le jeu est une réussite sur tous les plans du début à la fin, je suis impressionné par la capacité qu'il a de constamment faire évoluer la vision du joueur sur chacun de ses points au fur et à mesure qu'il avance, de s'améliorer sans arrêt, et rétrospectivement.

Dès ses premiers instants, Talos sait comment se faire aimer, et ce jusqu'au générique de fin. C'est l'un de ces rares titres qui devient vraiment meilleur plus il avance. Il ne se met en valeur qu'au travers de sa simple existence, et sa progression et son évolution savent tirer toute l’œuvre par le haut avec un manque d'effort rageant.

Le simple fait de démarrer The Talos Principle en fait une réussite, et sa présence dans ma bibliothèque Steam donne à cette dernière plus de valeur. Il faudrait que je le prenne sur PS4 d'ailleurs...

The Talos Principle m'a fait vivre une expérience hors du commun, fun, belle, et continuellement marquante. C'est une œuvre sensorielle, du grand art vidéoludique qui n'oublie pour autant jamais qu'il est un puzzle-game, et sublime sans arrêt son gameplay, ainsi qu'absolument tous les éléments qui le compose.

The Talos Principle a changé quelque chose à ma vie et m'a profondément touché, et c'est pour cette raison que je me permets de l’idolâtrer et de le couvrir d'éloges de cette manière.

Tout d'abord car il le mérite, largement. Mais aussi parce que j'ai envie de rendre quelque chose à Croteam, quoi que ce soit, après m'avoir fait vivre ce que j'ai vécu. Et je veux VRAIMENT vous le vendre à tous.

Vous le vendre car pour moi, Talos est un jeu important. Un jeu intelligent, accessible à beaucoup, un puzzle-game baigné dans l'excellence qui aborde des sujets forts avec une grande classe. Et ce qui y est dit est important.

Je pense honnêtement que The Talos Principle est un jeu auquel il faut avoir essentiellement joué une fois dans sa vie, aux côtés de chefs-d’œuvre comme Persona 4, Danganronpa, ou Metal Gear Solid 3. Je pense que vous devriez l'essayer au plus vite, car il mérite votre temps, votre argent, et surtout, votre amour.

The Talos Principle est l'un des plus grands jeux auquel j'ai jamais joué. Point.


J'aimerai conclure par un petit message:

Croteam ne lira probablement jamais cette critique. Même si je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que toutes les personnes responsables profitent de mon adoration, je suis loin d'être assez populaire et influent pour avoir une chance de faire passer mon message à l'équipe, et la barrière de la langue rend le tout absolument impossible.

Mais merde. Il faut que ça sorte. Tom, Jonas, Erin, Tim, Davor, Alen, Roman, et tous les autres talents, trop nombreux pour être cités, et aux noms qui se répètent donc ça devient le bordel: Merci.

Merci de faire ce que vous faites. Depuis vos débuts, depuis les one-liners les plus ridiculement incroyables de Serious Sam, vous êtes importants pour moi. Mais avec The Talos Principle, vous avez changé quelque chose à ma vie.

Rien de ce que je pourrai écrire ne me satisfera, dans le sens où je ne pourrai jamais parfaitement décrire précisément ce que vous avez changé, et j'ai fais durer tout ceci bien trop longtemps (un an et demi pour être exact).

Alors si par chance vous tombez sur cet article, et si vous réussissez à en trouver une traduction qui ne change pas mes "bananes" en "papier crépon", merci infiniment.

J'aime Croteam. J'aime The Talos Principle.

D'amour.

Merci.



Conclusion:

Un an et demi après avoir terminé le jeu pour la première fois, je ne me suis toujours pas remis de mon expérience.

Ces dizaines d'heures passées dans l'un des puzzle-game le plus beau, le plus fun et le plus intelligent auquel j'ai jamais joué m'ont laissé complètement gaga. Du début à la fin, j'aurai été transporté et subjugué par la qualité de l’œuvre se déroulant devant mes yeux.

Il n'y a pas un seul moment de l'aventure pendant lequel je n'ai pas été en admiration complète, plein d'étoiles dans les yeux face à la quasi perfection constante de The Talos Principle. Et le dernier Audio Log d'Alexandra Drennan restera gravé à jamais dans ma mémoire comme l'un des moments les plus dramatiques, forts, et magnifiquement joué de l'histoire du jeu vidéo.

Et malgré tout. Malgré la peur, la tristesse, et la terrifiante finalité de ce dernier monologue, le message de pure beauté qu'il transporte, cette lettre d'amour à l'existence et à la vie me reste en tête comme étant le point d'honneur à l'une des histoires les plus humaines et intelligentes que j'ai jamais vu.

Je pense que c'est la manière la plus juste de décrire The Talos Principle et son monde.

Dramatique, triste, mais surtout beau et plein d'espoir. Plein d'espoir pour l'humanité, qui même dans ses moments les plus sombres ne peut oublier ce qui fait la magie de la vie. Être conscient est l'un des plus beaux cadeaux que ce monde nous fait.

Et même si tout semble noir, horrible, perdu... Souvenez-vous que respirer est l'un des plus grands miracles de l'univers, et que nous sommes tous sacrément chanceux de pouvoir en profiter bordel de merde.

En plus de tout cela, les énigmes de The Talos Principle sont funs, intelligentes, et arriver à bout de chaque épreuve est une expérience ultra satisfaisante, probablement la plus satisfaisante que j'ai jamais expérimentée dans un puzzle-game.

Si ça c'est pas suffisant pour vous le vendre, merde. Sérieusement. Passer à côté de ce jeu, c'est passer à côté de l'une des œuvres d'art les plus essentielles de ces dernières années.

Rien n'est parfait dans ce monde. Mais malgré ça, The Talos Principle m'a bien l'air de l'être.


"Where the Words end the world ends. You cannot go forward in an absence of space. Repeat."



Ce que vous venez de lire est le résultat d'un an de galère et d'enfer d'écriture. Je pense que je ne pourrais pas aller plus loin, et maintenant que c'est sorti, j'en suis étrangement content.

Je ne serai jamais complètement satisfait de cette critique. Je pourrai parler de tout ce qui rend The Talos Principle incroyable, de chaque petit élément, et je pourrai me le permettre, vu comme le titre est objectivement fabuleux !

Mais en plus de ça, c'est l'expérience merveilleuse que le jeu m'a offert, ce voyage et ces souvenirs ultra-sensoriels que j'ai de l'aventure que je voulais partager... J'ai l'impression que jamais je n'arriverai à faire l'article que je veux à 100%, et honnêtement, ce n'est pas forcément un mal.

A chaque nouvelle critique du genre, je dois me forcer à ne pas dépasser la limite, à ne pas tout déballer, et détruire l'expérience pour ceux qui veulent s'y lancer. Je dois toujours m'arrêter avant de quitter l'analyse du jeu et de mes sentiments et partir dans le spoil complet.

J'ai passé des heures tellement merveilleuses devant ce jeu qu'il a bien entendu fallu faire de gros compromis dans mon texte, et pour quelque chose d'aussi complexe que ceci, la dernière chose nécessaire, c'est du doute et du blocage d'écriture.

Bien sûr, j'aurais eu droit aux deux. Bordel.

Mais voila, j'ai enfin réussi à sortir ce truc de ma tête, et j'en suis heureux. C'est long et exhaustif sans pour autant vraiment entrer dans les détails et avec le minimum de répétitions et de redite possibles (c'est dur), et j'aime le résultat.

Et j'espère vous avoir donné envie de jouer au jeu. Car je ne le répèterai jamais assez, c'est un chef-d’œuvre que tout être humain se doit de faire du début à la fin ne serait-ce qu'une fois dans sa vie.

Bon. Il faut que j'écrive un article sur mon blocage et mon ressenti. Du coup pas le temps de me reposer, je me remets au boulot.

Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de journée, et à la prochaine !









Ah, et Croteam a annoncé The Talos Principle 2.

Oui.

Juste. Oui.