Ma dernière critique m'a donné envie de repasser rapidement sur quelques-uns de ces jeux qui m'ont le plus marqués, et qui sont souvent les plus connus du grand public.
Alors bien sûr, je n'ai pas joué à tous les jeux du monde, et certains ne m'ont pas assez marqué pour mériter que j'en parle ici, c'est pourquoi je vais me limiter à une liste de 10 jeux.
Ceci étant dit, lançons-nous à corps perdu dans le monde merveille de la réflexion et de la maltraitance de cerveau !
Antichamber
Autant commencer avec quelque chose qu'on connait !
Je pense avoir déjà tout dit dans ma critique.
Etrange, complexe, beau mais aussi extrêmement dur, Antichamber est une œuvre assez intéressante ne serait-ce que pour sa direction artistique du tonnerre et son ambiance de malade.
Et évidemment, les phases de puzzle ne sont pas en reste. Les énigmes à bases de cubes à placer, de portes à bloquer et de lasers à activer (ou non) sont de véritables torture-méninges qui vont vous laisser scotché devant votre écran pendant de nombreuses heures !
Mais, encore une fois, j'ai tout dit dans ma critique, alors pas la peine de me répéter je suppose !
Bref, je le dis, et je le redis: Antichamber, c'est le bien. Jouez-y !
Portal 1 et 2
Ah, Portal... Y a t-il vraiment besoin de parler de cette série ? Oui ? Oh bon ok.
Le concept est simple: Vous êtes un cobaye pour la société Aperture Science, et vous devez traverser les nombreuses salles de test proposées à l'aide de votre "Portal Gun".
Ce dispositif de test permet de créer des portails (évidemment), l'un étant une entrée, l'autre étant une sortie. En gros, rentrez par l'un, sortez pas l'autre ! Toute matière peut passer au travers des portails, et tout objet y est transportable !
Le plus: La vitesse que vous avez à l'entrée est conservée à la sortie, par exemple, si vous chutez d'une assez bonne hauteur et passez au travers d'un portail, vous serez éjecté à la même vitesse à la sortie, vous permettant ainsi d'atteindre certains endroits trop éloignés ou trop en hauteur.
En plus de proposer d'excellentes énigmes à bases de cubes, de rayons et de gels, les deux jeux se payent le luxe d'être extrêmement bien écrits, et d'avoir des personnages et un univers passionnants, et parfois même franchement hilarants.
Ils sont aussi assez différents dans leurs approches respectives, puisque le second opus est beaucoup plus développé, avec une histoire plus complexe et drôle mais cependant moins mystérieuse que son ainé, plus d'obstacles à éviter et d'éléments à utiliser dans les énigmes, et surtout, un mode coopération qui restera dans les anales comme l'un des meilleurs mode multi de l'histoire !
Bref, bien loin des allures de jeu expérimental/spin-off de Half-Life 2 du premier jeu !
Un bien beau diptyque en somme, qui vaut le coup d’œil ne serait-ce que pour son histoire totalement allumée !
FEZ
Si Indie Game: The Movie ne vous a pas encore donné envie de jouer à cette perle (puisqu'il est évident que vous avez regardé le film maintenant, non ?), je vais tenter de vous achever !
Gomez, une petite créature vivant dans un monde en 2D, va un jour acquérir un Fez qui lui offre un accès vers la 3ème dimension, et lui permet de se déplacer à l'intérieur en faisant pivoter le monde sur lui-même.
Mais ces nouvelles capacités vont dérégler l'univers, et détruire le grand cube qui maintenait son équilibre, créant des trous noirs inter-dimensionnels, des failles dans l'espace-temps.
Votre objectif: Aller chercher les morceaux du cube pour le reconstituer, et sauver le monde !
Même si ce n'est pas un Puzzle-Game à proprement parler, FEZ contient de nombreux éléments du genre, mêlés à de la plate-forme et à de l'exploration.
Le joueur part à la recherche des morceaux de cubes dans les différents tableaux, certains se trouvant facilement, d'autres étant carrément cachés derrières des portes codées ou des gouffres infranchissables.
Totalement ouvert, le jeu nous permet de nous balader tranquillement et ainsi de profiter de son ambiance apaisante et agréable.
Grâce à ses graphismes en Pixel-Art sublimes et sa musique tranquille, il n'est jamais frustrant, malgré ses énigmes parfois tordu, et son immense univers bourré à craquer de contenu qui a tendance à vite nous perdre.
Bref, FEZ, c'est beau, zen, et bougrement fun !
Braid
Je ne sais même pas pourquoi j'ai besoin de faire une présentation de celui-là !
Réputé pour être un des meilleurs jeux indépendants de tous les temps, Braid est une fable philosophique contant l'histoire de Tim, un jeune homme à la recherche de la princesse qu'il aime, capturée par un odieux personnage.
Le jeu se base sur une mécanique très simple de retour dans le temps, permettant au joueur de revenir en arrière dans sa progression autant qu'il le souhaite.
Au fur et à mesure que le jeu avance, de nouveaux éléments apparaitront, comme des objets ou ennemis insensibles aux retours en arrière par exemple, et chaque monde propose sa vision différente du gameplay.
Accompagné par une direction artistique et une bande-son qui, pour résumer: https://www.youtube.com/watch?v=t6MFR-gDIpY, le jeu devient vite extrêmement compliqué puisque chaque élément de gameplay est utilisé de toutes les façons possibles et imaginables !
En plus de ça, l'histoire, racontée sous forme de livres au début de chaque chapitre, pleine de symboles et d'une intelligence assez rare pour être soulignée, colle parfaitement avec l'univers, et devient absolument magistrale dans les derniers niveaux, où toute l'intrigue s'éclaircit d'un coup, et mène souvent à une dépression intense.
Un chef-d’œuvre absolu qui démontre magnifiquement que la créativité n'est pas morte, et qu'un jeu vidéo aussi, ça peut-être beau.
World of Goo
Tiens, un revenant ! Vers le début de ce blog, j'avais critiqué cet ovni vidéoludique à l'originalité jamais vue.
Les activités de la World of Goo Corporation explosent grâce à leur exploitation du Goo, une matière sur laquelle ils ont le monopole et avec laquelle ils commercialisent de nombreux produits vendus par milliers dans le monde entier.
Les boules de Goo, quant à elles, n'ont qu'une envie: Se rendre dans les tuyaux de récolte de la WoG Corp., tuyaux qui les intriguent au plus au point.
Le concept est simple: Amenez les boules de Goo aux tuyaux en les accrochant entre elles pour former ponts, tours, ou encore montgolfières, en évitant les nombreux obstacles vous barrant la route vers votre but: Le capitalisme !
Au fur et à mesure que les mondes défilent et que l'histoire avance, vous découvrirez de nouvelles races de Goo aux capacités toutes plus bizarres les unes que les autres.
Et l'histoire justement, grande critique du système des grosses entreprises, en plus d'être assez maligne dans sa façon d'aborder son sujet, devient complètement barrée tout au long du jeu, avec des nouvelles situations loufoques et des nouveaux personnages aux répliques immédiatement cultes.
Je pense qu'il n'y a rien à dire de plus, je pense qu'il ne faut rien dire de plus, World of Goo n'est pas un jeu facile à décrire, c'est une expérience étrange, une aventure dans l'esprit et l'univers tordus de ses créateurs, et franchement, ça vaut le coup d'oeil !
Blocks That Matter
La Suède, contrée de la création et de l'innovation.
Markus et Alexei, deux concepteurs de jeux vidéos réputés, travaillent ensemble sur un nouveau projet génial !
Mais le public s'énerve, trouvant que la progression est trop lente, et un petit groupe de fans les capture et veut les forcer à terminer leur jeu au plus vite !
Problème: Ce projet n'a rien d'un jeu vidéo, il s'agit en fait de Tetrobot, un petit robot foreur qui va devoir se lancer à l'aventure pour sauver ses créateurs !
Jouant avec la manie des cubes des deux développeurs héros du jeu, Blocks That Matter vous met dans la peau du Tetrobot, qui doit avancer dans les niveaux en récoltant des blocs et en les replaçant pour, par exemple, se faire un escalier, un pont, voire même détruire d'autres blocs.
Seule contrainte: Les blocs ne peuvent être placés que par tétrominos.
Pour les récolter, Tetrobot peut soit les frapper par en dessous avec sa tête à la méthode plombier, soit les forer, fonctionnalité du robot seulement disponible quand il touche le sol.
En prenant en compte tous ces éléments, plus les différentes matières des cubes qui influent sur leur utilisation et leur forage, vous devrez venir à bout des nombreux tableaux tous plus hardcore les uns que les autres.
La cerise sur le gâteau: De nombreux coffres cachés (dont le contenu est toujours en référence à d'autres cubes du jeu vidéo) très durs d'accès sont récoltables dans le jeu. Ils permettent de débloquer des niveaux supplémentaires, et un éditeur de niveau est disponible.
Un très bon jeu, et une très bonne surprise, réalisé par une équipe française (cocorico) !
Gunpoint
Un peu comme FEZ, on ne peut pas dire que Gunpoint soit un vrai Puzzle-Game.
Disons plutôt qu'il s'agit d'un jeu d'infiltration/action axé sur un concept de Puzzle-Game.
C'est un peu long je sais.
Vous êtes Richard Conway, espion qui prend un peu toutes les missions qu'on lui propose du moment qu'elles sont biens payées, ne se souciant ni de l'objectif, ni de la victime, sans penser une seconde à une quelconque éthique.
Alors qu'il est mêlé à une affaire de meurtre dans laquelle il a clairement été vu sur le lieu du crime, il va devoir travailler avec tous les camps pour sauver sa peau, et toucher sa paye !
Dans chaque mission, vous avez le choix: Passer discrètement, ou défoncer la tronche des gardes présents en leur sautant dessus quand il ne regardent pas.
Dans les deux cas, vous n'aurez que deux alliés: Vos sauts, et votre Crosslink.
Parce qu'en plus d'avoir un système lui permettant de faire des sauts hallucinants, Conway peut donc, grâce au Crosslink, modifier les systèmes électriques des bâtiments dans lesquels il s'infiltre.
Pour compléter les missions de l'espion, il faudra donc créer des réactions en chaîne en se servant des gardes et des différents systèmes de sécurité présents. Reliez une caméra ou un détecteur de métaux à une porte, attendez qu'un garde passe dedans, et la porte s'ouvre d'elle-même.
En se servant de tout ça, et de différents autres gadgets et armes, vous devrez avancer dans les niveaux, et découvrir le fin mot de l'histoire au fur et à mesure que l'enquête avance. Le plus: En fonction d'avec qui vous vous alliez et de comment vous complétez vos objectifs, l'histoire prend un chemin différent, et les personnages vous parlent différemment.
Le tout enveloppé dans une ambiance de film noir des années 50, ambiance jazzy/blues, détective privé et dialogues pimentés compris.
Une petite perle bien trop méconnue à la rejouabilité assez hallucinante, à l'histoire étrangement passionnante, et d'un fun tout simplement incroyable.
Une Faim de Loup
Ralph le Loup est le cousin de Vil Coyote. Mais contrairement à ce dernier, il ne chasse pas de Bip Bip, mais des moutons.
Un jour, il est invité dans une émission présenté par notre bon vieux Daffy Duck, dans laquelle il devra capturer un mouton dans chaque stage, le tout sans se faire attraper par Sam, le chien de berger, toujours à l'affut.
Un scénario très cartoon donc, pour un jeu à 100% fidèle à l'esprit de l'univers qu'il adapte: Celui des Looney Toons !
Pour capturer les moutons et échapper à Sam, et pour rester dans la tradition Vil Coyote, vous devrez utiliser fusées, catapultes, dynamite, détecteur de mines, canons, élastiques, etc...
On a l'impression de jouer à un cartoon des Looney Toons, l'humour étant omniprésent dans l'univers coloré et déglingué du jeu !
Certaines situations sont complètement loufoques, et les différentes apparitions des autres personnages du monde des Toons ne font qu'ajouter à cette impression !
Le gameplay ne fait qu'en profiter, et certains niveaux bien tordus sont un exemple de créativité, sans jamais devenir illisible ou montrer une quelconque faiblesse de design. Et pour un jeu de cette trempe, c'est plutôt un exploit !
Une Faim de Loup, c'est culte, c'est bien, c'est fun, alors qu'est-ce que vous attendez pour vous y mettre ?
Catherine
Eh bien oui, quelle meilleure façon de conclure qu'avec un jeu Atlus, les génies responsables de Persona 4 !
Le jeu nous fait suivre la descente aux enfers de Vincent, un gars au quotidien tranquille et plutôt posé, dont la vie va prendre un détour inattendu au cours d'une semaine effroyable.
Il est en effet partagé entre rester avec sa petite amie de longue date, possiblement enceinte mais avec qui une ennuyeuse routine s'est installée, et partir avec une jeune fille pleine d'énergie qu'il a rencontré dans un bar, le tout en essayant de survivre à d'horribles cauchemars partagés par bon nombre d'hommes de la ville et possiblement responsables de la mort de certains.
Glauques à souhaits, les rêves de notre héros, aussi étranges que le reste de sa situation, deviennent de plus en plus tordus tandis qu'il essaye de comprendre le fin mot de l'histoire, et qu'il essaye d'assurer sa propre survie.
Assez similaire à Persona dans sa construction, Catherine nous fait basculer entre deux styles de jeu assez distincts: Des phases de Puzzle-Game la nuit, et des phases plus tranquilles le soir, dans le bar ou Vincent et ses amis se réunissent pour boire un coup.
La nuit, pendant ses cauchemars, Vincent doit grimper une tour composée de blocs avant que ceux-ci ne s'effondrent et l'amène vers une mort certaine, pour atteindre la sortie.
Le soir, au Stray Sheep, vous êtes assez libre. Encore une fois, un peu comme dans Persona, en version un peu moins ouvert, vous pourrez y discuter avec les autres victimes de ces cauchemars, ou vous entrainer sur une version un peu modifiée des phases de jeu de nuit.
Comme tout bon jeu Atlus, Catherine possède un gameplay extrêmement fun, une difficulté à la limite de l'aberration, et une histoire fabuleuse jouant de nombreuses fois avec les impressions et les conventions.
Tout au long du jeu, de plus en plus d'éléments viennent s'ajouter au cours de la semaine, et rendent le tout complètement dingue et impossible à décrypter !
L'histoire, agrémentée d'excellentes cinématiques animées réalisées par les p'tits gars du Studio 4°C, est passionnante à suivre et sublime les phases de gameplay qui prennent toute leur importance dans le contexte !
Que dire de plus, encore un coup de maître de la part d'une équipe talentueuse qui aime ce qu'elle fait, et qui le montre !
Catherine est une petite perle du genre, qui même si elle a ses défauts, reste d'une qualité trop rare dans le milieu !
Si vous aimez un temps soit peu les Puzzle-Game, voire les jeux vidéos tout court, jouez à Catherine.